Politique
Retour30 janvier 2024
Michel Ducas - mducas@medialo.ca
CSN : des gains, mais encore du travail à faire
Bilan 2023 et perspectives 2024
©Médialo-Michel Ducas - Le Citoyen Rouyn - La Sarre
2024 sera une année chargée pour Félix-Antoine Lafleur et la CSN.
Depuis la fin 2023, les syndicats ont été propulsés à l’avant-scène de l’actualité, en raison de leur bras de fer avec le gouvernement de François Legault. En Abitibi-Témiscamingue, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est toujours à l’affût à la suite des négociations, et observe un virage vers la privatisation du gouvernement caquiste, « un virage dangereux », aux dires même de son président.
Le plus bel exemple de ce virage se trouve dans le domaine de la santé, de dire le président régional de la CSN, Félix-Antoine Lafleur. « La CAQ est en train de faire passer son projet de loi pour créer une agence de Santé et de services sociaux. On soustrait ce domaine au gouvernement pour créer une gestion indépendante. Et que dire des Groupes de médecine familiale (GMF)? Ils sont la propriété de groupes de médecins, qui rendent l’accès aux soins de santé encore moins gratuit. »
Dans certains cas, on envoie directement les patients au privé, comme pour les chirurgies de la cataracte. « Sauf que quand les cas sont trop complexes, les cliniques privées les retournent au public », peste le président du CCATNQ.
Éducation : le ministre Drainville omnipotent
Félix-Antoine Lafleur est aussi méfiant quand il est question d’éducation. Le projet de loi 23, aussi appelé « la réforme Drainville », fait en sorte que le ministre s’octroie le pouvoir de renverser les décisions des Centres de services scolaires. « La CAQ se prétend le parti des régions, mais les vrais pouvoirs restent à Québec, argue le président de la CSN régionale. Nos inquiétudes dans ce dossier sont plus globales. »
Félix-Antoine Lafleur estime aussi que le gouvernement Legault voit le dossier de la pénurie de main-d’œuvre par le mauvais bout de la lorgnette. « Le gouvernement refuse de s’intéresser aux causes de fond de la pénurie, comme les conditions de travail, indique M. Lafleur. De plus, rien de concret ne sera fait tant que les immigrants atterriront à Dorval. Tout ce qu’on offre aux immigrants, ce sont des programmes temporaires, sans formule de rétention dans les régions.
Gains et perspectives
Tout n’est pas complètement noir cependant pour la CSN. « La conversion des horaires de faction en horaires à l’heure pour plusieurs secteurs ambulanciers de la région est une grande victoire pour nous, de dire Félix-Antoine Lafleur, lui-même paramédic de métier. On a eu l’appui dans ce dossier de certaines municipalités, comme Malartic, qui nous ont donné un bon coup de main. »
La CSN s’est aussi enrichie d’une vingtaine de membres, avec l’adhésion des avocats de l’aide juridique. « Ces professionnels sont sans convention collective, il est important qu’ils fassent valoir leurs droits, et pas seulement au niveau salarial. »
Des dossiers à surveiller
La CSN va surveiller d’autres dossiers politiques qui peuvent avoir un impact sur la qualité de vie des gens en Abitibi-Témiscamingue. C’est le cas entre autres de l’environnement. « Avec les feux de forêt de l’an dernier, on sait maintenant que nous ne sommes pas immunisés contre les catastrophes naturelles, de dire Félix-Antoine Lafleur. Nous devrons surveiller également des projets miniers comme Marban et Dumont, qui sont sur le point de démarrer ou de redémarrer. »
M. Lafleur s’intéresse aussi aux commerces de détail, qui peinent à trouver de la main-d’œuvre dans la région, vampirisés par le secteur minier. « En 2024, les gens veulent de moins en moins être de simples exécutants, et avoir un mot à dire sur l’exécution de leur travail, dit-il. La syndicalisation de ces entreprises fait face à plusieurs mythes. Notre travail sera donc de défaire ces mythes, d’accueillir tous ceux et celles qui veulent améliorer leurs conditions de travail, et de combattre le discours anti-syndicaliste. »
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